Alejandra, on se connaît trop pour que je sache te présenter. Tu auras toujours une chambre dans mon cœur, personne d'autre n'a le droit d'y entrer, tu peux y revenir quand tu le souhaites. Tes poèmes recouvrent les murs. Il y a à la fenêtre la nuit et le lilas. Aucun jour ne viendra te … Lire la suite Il fait tant de solitude
Catégorie : Terreau
L’invisible
La religion ne concerne pas la croyance, mais l’invisible à son état le plus pur, son plus haut degré de réalité, noyau vibrant de l’intériorité qui rayonne vers la vie. Personne à ma connaissance n’en a mieux parlé que Rilke. « La religion est quelque chose d’infiniment simple et naïf. Ce n’est pas une connaissance ni … Lire la suite L’invisible
Nous voudrions ne pas porter de haine
Jaccottet est le poète de la respiration comme Artaud est celui de l’éructation. Il nous apprend à apprécier les pauses et les distances. Sa patience explore l’espace sans le remplir. Poésie aussi dense qu’aérée, où l’épaisseur des choses est leur transparence. Sagesse du retrait et de l'attention, autre nom de l'amour. * Nous voudrions garder … Lire la suite Nous voudrions ne pas porter de haine
Andrea Dworkin
Andrea Dworkin, c’est l’anti Judith Butler. La féministe radicale par excellence. Elle attire une haine sidérante, au point qu’en la lisant je m’attendais à découvrir une haine égale : haine des hommes, de l’hétérosexualité, de l'enfantement, de la société, que sais-je. Il n’y en a aucune trace. Ce que je trouve, c’est au contraire un amour … Lire la suite Andrea Dworkin
Rêver d’être allongé au milieu des pierres qui roulent
Dans Les Techniciens du sacré, publié dans les années 1960, Jerome Rothenberg cherche à recueillir une poésie originelle ou archaïque, bien qu’elle nous soit parfois contemporaine, la poésie des peuples qui ignorent la modernité et donnent ainsi accès au sens premier et universel de ce genre, à sa vocation fondamentale : « être l’égale du monde en son … Lire la suite Rêver d’être allongé au milieu des pierres qui roulent
Destination de la poésie
François Leperlier, abandonnant l’entreprise impossible de définir la poésie, cherche à cerner son sens et sa mission. Le terme qu’il choisit annonce sa position : « destination ». Il souligne ainsi l’ambition d’être en avant, de porter la promesse d’un devenir, de viser une finalité qui ne vaut qu’en tant que telle, comme promesse et appel, à dimension … Lire la suite Destination de la poésie
Reconnaissance
On écrit d’avoir lu. De la reconnaissance pour l’écrit naît l’écriture, presque l’obligation d’écrire, pour rendre ce qu’on a reçu. Mais sera-t-on jamais à la hauteur de ses lectures ? Sans doute que non. Au pire, on aidera d’autres à y parvenir. Même les mauvais écrivains apportent à la littérature, ils servent de levain aux bons. … Lire la suite Reconnaissance
Et vous direz alors c’est René Guy Cadou
Fraîcheur et fougue, une naïveté vitale. Il est rare de trouver autant d’originalité et de sincérité dans les images. Évidence trouble d’yeux qui pleurent et rient à la fois, tendresse étrange, étranglée pour un monde dont la gloire est de toujours nous dérouter et ne jamais nous déserter. Je suis souvent admirative mais interdite devant … Lire la suite Et vous direz alors c’est René Guy Cadou
Si l’on t’interroge sur le monde
Un poème qui prend sa pleine résonance aujourd'hui. Tandis que tu fais une chose ou l'autre,quelqu'un est en train de mourir.Tandis que tu brosses tes souliers,tandis que tu cèdes à la haine,tandis que tu écris une lettre prolixeà ton amour unique ou non unique.Et même si tu pouvais parvenir à ne rien faire,quelqu'un serait en … Lire la suite Si l’on t’interroge sur le monde
Quand l’art perd ses artifices
Dans le langage, la beauté est intrinsèquement liée à la vérité, me disait Quyên. Remarque qui pourrait servir de boussole en écriture : il ne s'agit pas de faire joli, dans le souci de plaire, mais de nommer, pour enserrer le réel. J'en trouve l'illustration dans le recueil Du mouvement et de l'immobilité de Douve … Lire la suite Quand l’art perd ses artifices