Le plus récent

  • Haltes

    Paolo Maccari est un poète italien contemporain. Je traduis ici trois poèmes de son tout récent recueil Fermate (terme se traduisant selon le contexte par « halte », « arrêt » ou « pause »). Comme quand quelqu’un de plus grand que toi, que tu admires au point de ne même pas espérer un jour l’égaler, te demande conseil, et même te…

  • KUBILAI : Je ne sais pas quand tu as trouvé le temps de visiter tous les pays que tu me décris. Il me semble, à moi, que tu n’es jamais sorti de ce jardin. POLO : Tout ce que je vois, tout ce que je fais prend sens dans un espace de mon esprit où règnent le…

  • Irène

    Irène est la ville qu’on voit lorsqu’on se penche au bord du plateau à l’heure où les lumières s’allument et on distingue là-bas, au fond, dans l’air limpide, la rosace de l’agglomération : où elle multiplie ses fenêtres, où elle se disperse en sentiers à peine éclairés, où elle amasse les ombres des jardins, où…

  • À Carnets Paresseux On ne pense pas assez aux poches. On y glisse même la pensée qui s’absente : la clef, le numéro, le ticket à ne pas égarer. Élément qui échappe au visuel et au sonore, champs privilégiés de notre attention consciente, pour plonger dans les profondeurs de l’inconscient réservé au seul toucher, mais…

  • Deuxième amour

    Le premier amour est privilégié comme s’il déterminait notre destinée, décidait à tout jamais de notre manière d’aimer, donnait le ton et la tonalité. Je n’y crois pas. C’est même tout le contraire. Le premier amour est encore amour de l’amour et donc amour de soi, fantasme de l’héroïne ou du héros que l’on devient…

  • À l’Allemagne

    Comme je t’ai rêvée… jusqu’à ce que tu deviennes le pays des rêves. Des forêts où frissonnerait mon inquiétude, où crisserait ma curiosité, où luirait, au loin, mon secret. Des rayons à ras de prairie où ma joie percerait en un piaillement vainqueur, des champs de fleurs à perte de vue dont l’odeur jaune vif…

  • La femme, paraît-il, participe de la nature au point de ne parvenir à s’en distinguer. Inachevé de l’homme, encore trempée de la boue du monde dont elle a été tirée, elle reste immergée dans ses sens et ses sentiments. Elle a la grâce de l’enfance, l’inconscience de l’animal. S’ensuit l’équilibre féminin masculin, les deux termes…

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  • à Clémentine Le café, toujours italien, dense et ramassé au fond de la tasse blanche, crémeux, mousseux de sucre et de pression, bu debout au comptoir ou sur le balcon, et non à table ou en terrasse, précis, pressé, la paresse, la négligence du Sud un cliché, préparé et pris avec cette virtuosité d’exécution qui caractérise…

  • Son pays, je l’appelai le pays du bonheur. Pour le soleil qui blanchit et ossifie, et on a des regards aussi impersonnels que ses rayons, des sentiments de sel et d’épines, un calme de grand drap qui sèche entre deux maisons. Pour l’ombre qui plie, replie, réconcilie, et les discussions ont l’intimité des confidences, l’inquiétude…