Le plus récent

  • D’une haute tour j’ai regardé aux quatre coins de l’horizon. J’irai ramasser les morts sur les champs de bataille. J’étendrai leurs bras et leurs jambes raidis. Je fermerai leurs paupières froides sur leurs yeux fixes. Je ne peux pas voir un regard si je n’entends pas sa voix. Invisible, la vie charge de tristes tâches.…

  • Coeur d’artichaut

    “Avoir un coeur d’artichaut. Familier. En parlant d’une femme, plus rarement d’un homme. Avoir le coeur trop tendre et le donner sans discernement à autant de personnes qu’il y a de feuilles sur celui de l’artichaut.” (Cnrtl)

  • Assis sur la Lune

    Moonassi, un nom qui signifie personne. Kim Daehyun l’a choisi pour s’oublier et se rappeler. Oublier le moi, se rappeler l’émotion. Être tout un chacun. Après des études de peinture et de philosophie, il prend un petit format, des matériaux simples, des émotions et des motifs qu’il connaît bien, témoignant d’une grande modestie, autant par…

  • Anna et les mots

    J’ai une amie charmante, et parfois désarmante, de sincérité et de lucidité. Elle a un nom qui ressemble au miroir devant lequel elle danse, Anna, et moi, m’appelle différemment à tout instant, variant au gré de la journée et de sa luminosité. Cette invention incessante, j’en ai pris note sans qu’elle le sache. Un échantillon de sa poésie qui ne…

  • Disparaître, dit-elle

  • Pessoa écrit sous plusieurs noms qui constituent ses hétéronymes, et pas seulement ses pseudonymes, car chacun désigne une personne à part entière, avec son style, son esthétique, son tempérament, son univers de rues, routes, champs ou mers. « Pessoa » signifie justement « personne » en portugais, donc à la fois quelqu’un et la négation…

  • Des ciseaux

    Des ciseaux, petits, de précision, dit-on. Luisant sur l’émail blanc, leur acier recèle d’infinies querelles et l’éclat d’une étoile. Ils ne m’appartiennent pas, je les utilise comme si. Des objets de lui qui modèlent mon corps, comme il y en a tant ici. Ils coupent, étincelle d’extrême, coulée de saignée, épuisement du trop plein d’exister,…

  • Que ma joie demeure

    Que ma joie demeure de Jean Giono est un livre cosmique, Bible et Babel à la fois. Je me souviens de sa lecture comme d’un éblouissement. J’en mets ici quelques éclats. « C’était une nuit extraordinaire. Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l’herbe. Elles étaient en…