Moonassi, un nom qui signifie personne. Kim Daehyun l’a choisi pour s’oublier et se rappeler. Oublier le moi, se rappeler l’émotion. Être tout un chacun.
Après des études de peinture et de philosophie, il prend un petit format, des matériaux simples, des émotions et des motifs qu’il connaît bien, témoignant d’une grande modestie, autant par caractère que par nécessité : il pense concilier son art avec un travail alimentaire, qui lui laissera peu de temps.
Ces choix produisent des dessins presque vides. Peu à peu, ils approfondissent leur paysage, raffinent leurs détails. Au centre reste une dualité : deux personnages en noir et blanc, équilibrant l’ombre et la lumière, l’intérieur et l’extérieur, soi et l’autre, l’un et le multiple. Scènes à la fois familières et énigmatiques, alliant la vulnérabilité à la violence.
Moonassi évoque Levinas, Bergson, le bouddhisme et le taoïsme. Le dessin devient éthique et thérapeutique : centrer le je en le décentrant, résoudre les conflits intérieurs.







Pour finir, une phrase de Moonassi qui me fascine, car elle témoigne d’une sorte de présence absolue à soi, comme un bouddhisme achevé et même parachevé : « Tous mes futurs dessins sont déjà prêts dans ma tête. Le dessin du mois prochain, de l’année prochaine et même ceux de 5 ans, 10 ans. »
Son site : www.moonassi.com
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