Proposition pour l’agenda ironique de février
Choisir une partie du corps. Membre organe tissu cellule liquide substance. Coin pli bout trou articulation ou protubérance. Quelconque élément que vous arrivez à personnifier. Oreille œil poumon synapses pieds nuque coude genou coccyx omoplate nez mitochondrie langue cœur sang ADN cuisse grain de beauté pouce paume auriculaire ou la main entière poignet cheville épaule cheveux nombril cicatrice ride. Défaut ou qualité. Je ne vais pas tout énumérer. Cet élément, unique, double ou multiple, que vous isolez comme vous souhaitez, à grande ou petite échelle, depuis l’intérieur ou l’extérieur, cet élément prend la parole et il se trouve qu’il a plein, vraiment plein de choses à dire à son propriétaire. Gratitude ou reproches, secrets ou nostalgie, exigences bien précises ou rêveries diffuses. C’est vous qui savez. Consignez son monologue, qui comprend moult parenthèses – ou tirets si vous préférez. Son discours se déroule par imbrications comme lui-même s’imbrique dans le corps. Langage qui ne se limite pas à dire oui ou non au plaisir et à la douleur. Dans le corps reposent la sagesse des gestes, des expressions et des réflexes, un esprit de finesse et d’à-propos, une vérité que l’esprit cherche à camoufler. Fiction, autofiction, autobiographie. Le corps peut être le vôtre, celui d’un autre. On ne demandera pas. Intimité oblige. Érotisme possible.
Tu as le diable au corps, réprimandait mon grand-père quand l’enfant que j’étais lui désobéissait. Le diable, c’est le corps. Immature par nature. Qui nous résiste, mais aussi nous ravit. Et si, pour une fois, nous l’écoutions au lieu de l’assourdir.
Ne vous inquiétez pas, le 25 février à minuit, son brouhaha disparaîtra, tout rentrera dans l’ordre. En attendant, 24 jours de parole ouverte à la multitude des silencieux qui nous maintiennent en vie.

J’invite tous mes lecteurs à participer, ceux qui n’ont pas de plateforme (site, blog) peuvent m’envoyer leur participation par mail (josephinelanesem @ gmail.com) et je l’inclurai sur la page de récapitulation finale (ou pas, dans le cas où ils préféreraient que je la garde pour moi). Si des néophytes de l’agenda dont j’admire l’écriture, comme Sophie Jaussi et Thomas Calvus, pouvaient se laisser tenter, cela me ferait très très plaisir. Mais fi du chantage affectif, à vos claviers !
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