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Variations en blanc
« Cristina Campo avait un visage de statue toscane du quinzième siècle : un visage comme on en voit aux bustes et aux sculptures de Desiderio da Settignano ou de Mino da Fiesole, ou à ceux de Laurana. Elle promenait toujours avec elle cet air de Florence, glacé, mordant, baigné d’une lumière perpétuellement blanche. Elle avait…
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Savants fous, visionnaires et charlatans
Cette année, j’ai eu le plaisir de traduire l’ouvrage de Silvano Fuso, Savants fous, visionnaires et charlatans, qui retrace l’histoire des échecs et des impostures de la science, parallèle à celle de ses progrès et de ses trouvailles. L’auteur le présentera (et je servirai d’interprète) lors des Rendez-vous de l’histoire de Blois, plus précisément le…
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Lire Erri de Luca
Farouche et fraternelle, la parole entre comme un grand vent, emportant les regards et les rumeurs, recentrant autour de sa seule silhouette, et de son ombre. On retrouve l’innocence de l’action. Les mots sont à la mesure des mains, les phrases ont la durée d’une respiration. Dieu est une éthique, indiquant comment vivre plutôt que…
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Le charme des romans
À quoi tient le charme des romans ? Aux personnages, leurs façons, leurs passions, ou à la réflexion du narrateur, sa perspicacité, son aveuglement, ou aux arabesques de l’intrigue et géométries des situations, ou encore à l’atmosphère, quelque chose dans l’air, un bougé du paysage, un dépôt de lumière, une cadence du temps, la patine d’un…
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Haltes
Paolo Maccari est un poète italien contemporain. Je traduis ici trois poèmes de son tout récent recueil Fermate (terme se traduisant selon le contexte par « halte », « arrêt » ou « pause »). Comme quand quelqu’un de plus grand que toi, que tu admires au point de ne même pas espérer un jour l’égaler, te demande conseil, et même te…
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À l’ombre de nos paupières baissées
KUBILAI : Je ne sais pas quand tu as trouvé le temps de visiter tous les pays que tu me décris. Il me semble, à moi, que tu n’es jamais sorti de ce jardin. POLO : Tout ce que je vois, tout ce que je fais prend sens dans un espace de mon esprit où règnent le…
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Irène
Irène est la ville qu’on voit lorsqu’on se penche au bord du plateau à l’heure où les lumières s’allument et on distingue là-bas, au fond, dans l’air limpide, la rosace de l’agglomération : où elle multiplie ses fenêtres, où elle se disperse en sentiers à peine éclairés, où elle amasse les ombres des jardins, où…