Récit de rêve
Un voyage scolaire, des adolescents. Au retour, à la gare, une fille et sa mère, accompagnatrice, apprennent qu’elles vont être renvoyées contre leur gré dans leur pays d’origine : la Chine. Aussitôt, dans le sac de la mère, quelque chose s’agite, se débat. Elles se réfugient dans les toilettes de la gare et, sous les néons, devant le miroir, la mère ouvre le quelque chose qui s’agitait dans son sac – un animal pris de panique, une souris ou un furet. De la fente qui l’éventre émerge un gros poisson, d’un jaune joyeux et frisé de reliefs, flottant dans l’air à la hauteur de leur visage. Sur le pas de la porte, quelques camarades espionnent leurs faits et gestes. Parmi eux, une ado blonde, au teint argenté par la poudre qui sert à camoufler ses grains de beauté. Elle remarque que le poisson d’or a une jambe fantomatique d’éléphant, mais personne ne la voit à part elle.
Dans la chambre rouge d’un hôtel voisin, la mère et la fille assises par terre, le poisson entre elles, avec les quelques camarades et un père, qui ont voulu se joindre à leur réunion clandestine. Eux aussi ont des raisons de vouloir s’échapper. La mère annonce : « Comme la souris a libéré le poisson, quand il sera temps, le poisson libérera une autre forme, et celle-ci nous sauvera. »
Remarque
Je ne sais pas trop ce que signifie ce rêve, mais je suis touchée par la solidarité, la complicité entre la mère et la fille. Elles s’en sortent par une étroite entente et une sagesse ancienne qu’évoque la Chine. Les rêves ne sont pas anecdotiques, mais symboliques. Les nuits ne se réduisent pas au commentaire intempestif et insignifiant de nos jours, elles dressent la carte de nos territoires intérieurs à un moment donné ; et si nous nous en souvenons et apprenons à nous y repérer, nous saurons avancer dans ces ténèbres que nous renfermons même sous la lumière du soleil.
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