Récit de rêve
Blondeur des collines. Icare est un enfant, simple de cœur et d’esprit. Ariane est son amie. Ils remontent les chemins. La mère d’Ariane les sépare. Le père d’Icare le console. Il est très jeune, trop jeune pour être son père. Il a dû le recueillir, l’adopter. Ses cheveux ont le blond brûlé des blés qui les entourent. Sa silhouette se découpe sur le ciel. Il fabrique des attelles à Icare, qui a des membres enchevêtrés, un corps très compliqué, aussi compliqué que son cœur est simple.
Ensemble, père et fils creusent un trou dans la terre – pourquoi ? pourquoi creuse-t-on un trou en pleine campagne ? pour bâtir une maison ? pour enterrer un mort ? Dans la brise, le père décèle une odeur de brûlé. Il se rappelle le bûcher qu’il a élevé pour se débarrasser des débris du terrain débroussaillé ; et il va vérifier que les braises sont bien réduites en cendres, que le feu ne s’est pas répandu dans les champs.
Icare se retrouve seul dans le trou. Il attend. Dans la terre reluisent des coulées d’incandescence, ce feu liquide qui tournoie à la surface du soleil, rougeoie au centre des planètes et se déverse des volcans. Une des coulées se libère de la terre et lèche l’air. Icare la touche, par un geste de bienvenue ou de curiosité, et la lave lui mange la main. Il a tellement mal. Il en est tout étonné. Le magma remonte le long de son bras. L’enfant hurle, il appelle son père. La coulée enveloppe ses épaules, couvre sa nuque, englobe sa tête et avale son cri.
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