Récit de rêve
La nuit, dans une ville profondément creusée dans la terre en rues étroites et enchevêtrées avec le ciel à la surface, en rigoles, un homme conduit une voiture longue et basse où repose une femme âgée, les yeux fermées. Elle agonise. Il va plus vite et plus il va vite, plus la voiture est silencieuse. La passagère semble être sa mère. Mais quelque chose entre eux, dans sa détresse à lui, sans recours, sa pose à elle, abandonnée, me dit qu’ils sont plutôt amants. On revient au début de leur histoire. Un père souffre de voir sa fille malade – brune, maigre, 4 ou 5 ans, ses membres disparaissant et son visage par taches, comme rongés par le vide. Il en modèle d’autres dans l’argile, les remplace, les renforce, lui donne une nouvelle chair, mais qui grandit trop vite. Sa fille est bientôt adulte et il en tombe amoureux. Ils sont amants, mais elle continue à vieillir, atteint son âge, puis celui de sa mère. Je ne me rappelle pas vraiment de la fin. Seulement d’elle déposée sur le parquet, son visage couleur du bois, strié comme lui, encadré par ses longs cheveux noirs défaits, morte.
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