Les oranges ont remplacé les grenades. L’hiver a des fruits d’or, sève savoureuse qui perle à ses branches décharnées.
Tu m’écris de la neige, de la pluie. Ici, le soleil resplendit mais le vent se déchaîne. Dans la rue volent les journaux, les poubelles, le linge, les affiches, les branches, parfois même les arbres. Les plus légers dansent entre ciel et terre sans jamais se poser. Comme si la ville était en apesanteur.
Le jour de l’épiphanie, j’ai planté les graines de trois basilics, que j’ai appelés Balthazar, Melchior et Gaspard, puisque basilic vient du grec basileus, roi. Déjà trois dômes d’un vert vif et touffu, trois cloches de feuillage préservant un parfum. Gaspard est à la traîne ; et puis il devient rouge.
Je n’ai pas mangé de galette, mais beaucoup de merveilles. Dans la grotte, les oiseaux ont chassé les chauves-souris. C’est un concert d’échos.
Quand on est assis devant le feu, triste ou soucieux, le chat grimpe sur l’accoudoir et pose délicatement sa patte sur notre joue. J’ai fini un livre noir de désespoir, j’en ai commencé un autre noir de promesses.
Aujourd’hui, je pense en italien et je dois me traduire pour t’écrire. Sur mon bureau, il y a un bouquet de doutes et une serre de sentiments. J’essaye de reprendre mon livre et je n’y parviens pas. Peut-être que le secret, c’est de se prendre au sérieux, plus que jamais auparavant.
Donne-moi de tes nouvelles, raconte-moi des détails.
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En réponse aux vidéos d’Alma Maria, cartes postales d’une amie inconnue qui m’est devenue chère.
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