L’enfer des vivants n’est pas à venir ; s’il existe, il est déjà ici, c’est l’enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons en étant ensemble. Deux moyens pour ne pas en souffrir. Le premier vient facilement à beaucoup de gens : accepter l’enfer et s’y fondre jusqu’à ne plus le voir. Le deuxième est risqué et exige une attention et un apprentissage continus : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui laisser de la place.
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L’inferno dei viventi non è qualcosa che sarà; se ce n’è uno, è quello che è già qui, l’inferno che abitiamo tutti i giorni, che formiamo stando insieme. Due modi ci sono per non soffrirne. Il primo riesce facile a molti: accettare l’inferno e diventarne parte fino al punto di non vederlo più. Il secondo è rischioso ed esige attenzione e apprendimento continui: cercare e saper riconoscere chi e cosa, in mezzo all’inferno, non è inferno, e farlo durare, e dargli spazio.
Les Villes Invisibles, Italo Calvino
Bonjour. Magnifique traduction. Je me suis permis de la « partager » sur mon blog : envielesmots.wordpress.com Merci de me faire signe si vous préférez qu’elle n’y figure pas. Cordialement.
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Bonjour, merci de votre partage ! Ce livre est un enchantement. S’il était libre de droits, je le traduirais ici en entier. Amicalement.
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