Le temps volé, le seul qui ne soit pas du temps perdu. Dérobé au temps compté. Tes mains laborieuses et volontaires, qui œuvraient pour faire sens et pallier nécessité, un jour abandonnèrent. Tu volas du temps, pour la première fois. Ce temps d’or pénétra ton temps de plomb, le fissura, le pulvérisa… C’était ta vie qui s’effondrait, telle que tu l’avais conçue et construite, et une autre s’ouvrait. Tu volas encore et encore, ivre et avide, comme si tu montais reprendre ta respiration à la surface du ciel, étourdie d’étoiles. Tu gagnas en adresse et en souplesse, en vitesse et en virtuosité. Oh les dossiers étaient classés, les tâches accomplies, les devoirs rendus, mais le jour et la nuit se perçaient d’une myriades d’échappées, grignotés par le grand dehors, rongés par le soleil de la rêverie et de la réflexion. Le temps volé ne se mesure pas. Il est lent car dilaté, rapide car vite enfui. S’il t’était donné, en entier, tu serais écrasée. Tu préfères l’arracher à t’en écorcher, le sentir te traverser par fulgurances. La faute est le prix à payer, car il faut payer un prix pour ce temps d’or.
Le temps volé
Commentaires
2 réponses à « Le temps volé »
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Plaisir de vous lire. Je reconnais le prix à payer…
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Merci ! Oui le prix à payer en culpabilité… Mais le jeu en vaut la chandelle.
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