Écrire ici plutôt qu’ailleurs, sans doute une perte de temps, ne devrais-je pas me consacrer à, je ne sais pas, une œuvre ? En suis-je encore capable ? En attendant, je désœuvre la littérature dans le désœuvrement du net. Par allégresse ou amertume, sais-je encore distinguer… L’ébauche a parfois plus d’intérêt que le tableau fini. J’aime la … Lire la suite Sous le phare de ma lampe
Le risque d’un désastre
Il y a cette idée selon laquelle notre culture se distinguerait, surtout à partir des temps modernes, mais déjà dans l’antiquité grecque, par la raison, la pensée claire et distincte d’un Descartes, l’interrogation logique d’un Socrate. Comme si les autres cultures, passées ou présentes, qui ignorent la modernité, étaient dépourvues de cette capacité et que … Lire la suite Le risque d’un désastre
Vide
Longtemps, je me suis débattue entre le désir et l’impossibilité d’écrire. Parce que je n’avais rien à dire. J’étais vide, je suis vide. Quand je le confie – rarement, c’est un vide, comment dire, plutôt intime –, on me répond que je suis tout l’inverse : habitée ; et cela me fait sourire : c’est la même chose. Plus précisément, … Lire la suite Vide
Rêver d’être allongé au milieu des pierres qui roulent
Dans Les Techniciens du sacré, publié dans les années 1960, Jerome Rothenberg cherche à recueillir une poésie originelle ou archaïque, bien qu’elle nous soit parfois contemporaine, la poésie des peuples qui ignorent la modernité et donnent ainsi accès au sens premier et universel de ce genre, à sa vocation fondamentale : « être l’égale du monde en son … Lire la suite Rêver d’être allongé au milieu des pierres qui roulent
L’esprit de sérieux
L’un des plus grands dangers, en écrivant, c’est l’esprit de sérieux, qui n’est pas la gravité vraie. Celle-ci porte à la gaîté, comme toucher les profondeurs ramène à la surface. L’esprit de sérieux part sans doute d’un bon sentiment, d’une volonté de bien faire, mais il a quelque chose de borné, d’obtus, de convaincu de … Lire la suite L’esprit de sérieux
Les lettres d’Onésime
Il était une fois une ville qui s’appelait Onésime. Comme saint Onésime. En ce temps-là, un roi lointain envoyait ses chevaliers à travers le monde, avec pour mission de consigner le nom des lieux sur le registre de son royaume. Ce registre était magique : il donnait les pleins pouvoirs sur les lieux qui y étaient … Lire la suite Les lettres d’Onésime
Encore amoindrie
Récit de rêve Tu sors de l’immeuble et vas consulter la boîte aux lettres. Le pli glisse de ta main. Plus d’os dans ton pouce, qui retombe mollement sur ta paume. L’assassin est venu en retirer le contenu pendant ton sommeil. Mais il t’a laissé les yeux. Pourquoi ? Pour que tu voies ce qu’il te … Lire la suite Encore amoindrie
Destination de la poésie
François Leperlier, abandonnant l’entreprise impossible de définir la poésie, cherche à cerner son sens et sa mission. Le terme qu’il choisit annonce sa position : « destination ». Il souligne ainsi l’ambition d’être en avant, de porter la promesse d’un devenir, de viser une finalité qui ne vaut qu’en tant que telle, comme promesse et appel, à dimension … Lire la suite Destination de la poésie
Dans les buissons ardents de la fraternité
Fierté d'apparaître parmi les Constellation(s) de Pier Lampás. Un insecte pointe l'antenne vers la lyre. Signe de vie ? de mort ? Orphée sait charmer jusqu'aux êtres les plus méconnus et discrédités. En retour, je vous invite à aller voir le site de Pier : Esprit de l'utopie et son triptyque : L'art des dilutions, … Lire la suite Dans les buissons ardents de la fraternité
Des flammes si pures
Récit de rêve L’adolescence. Après une fête d’anniversaire chez une amie, en périphérie de la ville, nous rentrons, filles emmitouflées sur les quais à la gare, dans la nuit d’hiver embrumée de nos paroles. Sur le quai d’en face, l'une d’entre nous disparaît. Enlevée par l’éclair. Il ne reste d’elle que le bitume fracassé, marqué … Lire la suite Des flammes si pures