Comme une image vaut mille mots et que beaucoup ne croient que ce qu’ils voient, je vais partager ici deux documentaires et une interview, puis laisser chacun poursuivre par soi-même cette réflexion sur le genre. J’ai tracé les pistes à suivre : une économie qui cherche à tirer profit de nos troubles identitaires par une médicalisation à vie et qui nous dissocie sans cesse de nos corps pour s’y livrer à des expérimentations et créer de faux désirs, le postmodernisme appliqué à la vie et en particulier au champ de la santé mentale et les désastres que cela occasionne, aussi intéressante que cette philosophie puisse être (on pourrait d’ailleurs tracer un parallèle entre Lacan et Butler de ce point de vue), la question justement de la recherche en santé mentale dont les découvertes sont souvent ignorées du grand public, ce qui permet de faire croire n’importe quoi, le féminisme enfin à définir en étudiant l’opposition entre deuxième et troisième vague, soit entre féminisme radical et féminisme queer. Les liens dont je parsème mes articles permettent de suivre ces pistes, je renvoie au sujet du féminisme aux sites Tradfem et Feminist Current (et en particulier à cet article au sujet de Butler), à propos de la dysphorie de genre au groupe Transgender Trend et pour les intérêts économiques et politiques derrière cette idéologie au blog The 11th Hour. On s’aperçoit vite que ce mouvement est lié au commerce du sexe (prostitution et pornographie), ses activistes défendent souvent ces domaines d’exploitation humaine, mais je n’ai pas encore eu le temps d’examiner une étude sur le sujet.
Le premier documentaire, Transgender Kids: Who Knows Best?, offre la parole autant aux transactivistes qu’aux thérapeutes traitant de manière classique la dysphorie de genre. Il n’a cependant pas été diffusé au Canada (lieu du reportage), sous la pression des transactivistes, parce que le seul fait de présenter une autre version que la leur est perçu comme une menace : en effet, un minimum de bon sens et de sensibilité suffit à faire s’écrouler leur doctrine d’une grande fragilité. Le deuxième (dont je ne parviens pas à inclure la vidéo, je me contente donc d’un lien) révèle les plaintes des soignants au sein de la clinique de genre Tavistock au Royaume-Uni. Les deux documentaires montrent que l’homophobie amène souvent à la transition, celle-ci rappelant tristement les thérapies de conversion à l’hétérosexualité. L’interview concerne un père jugé coupable de violences familiales parce qu’il refuse de considérer sa fille comme un garçon et la trouve trop jeune (14 ans) pour prendre une telle décision, mais les transactivistes l’ont soustraite à son autorité et il la voit donc transitionner malgré lui.
Pour ceux qui croient que je délire dans ma peinture du transgenrisme, que je suis quelque extrémiste radicale de la cause des femmes ou que je milite secrètement contre les droits de la communauté LGBT+, la Haute Cour britannique a récemment donné raison à la jeune Keira Bell, qui a subi une réassignation de fille à garçon lors de son adolescence. Celle-ci a démontré qu’elle n’était pas capable de prendre cette décision qui engagerait toute sa vie à l’âge qu’elle avait. Sa cause a été l’occasion de comparer les deux traitements de la dysphorie de genre : celle, classique, représentée par Transgender Trend, qui considère l’enfant dans son entier et sa complexité sans voir dans la transition la panacée à tous ses troubles et ses traumas et qui distingue le sexe (mâle ou femelle) du genre (féminité ou masculinité) et celle, transgenriste, représentée par Mermaids et Stonewall, qui confond les deux, préconise une transition immédiate, voyant dans le moindre retard un risque de mutilation, voire de suicide, et conçoit la transidentité comme un fait de nature. La cour a jugé en faveur du premier traitement, qui a apporté des études, des faits, la réalité à l’appui de ses dires, tandis que le deuxième se réduisait à un discours idéologique et politique. Ce jugement qui remet en question le traitement des enfants dans les cliniques mais aussi dans les écoles (où ils sont encouragés à enclencher une transition sociale qui les incite à poursuivre dans la transition corporelle) n’a connu qu’un très modeste écho médiatique, pour les raisons que l’on sait. Nous sommes à dessein maintenus dans l’ignorance.
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