
Comme elle lui plaisait cette ville rose. C’était qu’elle avait grandi dans une ville bleue alors une ville rose … Comme elle lui manquait tout de même sa ville bleue – avec ses toits d’or. Le seul lieu qui lui soit intérieur et soit même son intériorité. Pour se décrire, elle l’aurait décrite. Son sol son impatience, son ciel son insouciance. Son ampleur sa langueur, sa violence sa souffrance. Ses rues son adolescence, ses jardins son enfance. Ville mer de mémoire, étincellement d’instants. Oh ville de ses rêves, sa seule réalité, à demi submergée, à demi aérienne. En y marchant, elle s’explorait. Le premier fleuve qu’elle vit, ce fut son fleuve et il devint le fleuve. La première pierre qu’elle vit, ce fut sa pierre et elle devint la pierre. La première église qu’elle vit, ce fut son église et elle devint l’église. Le premier oiseau qu’elle vit, ce fut une mouette et la mouette devint l’oiseau. La première musique qu’elle entendit, ce furent des cloches et les cloches devinrent la musique. La première couleur qu’elle sentit, ce fut le bleu et le bleu devint la couleur. La première pensée qu’elle eut, ce fut de son berceau le ciel à sa fenêtre et le ciel devint la pensée. Plus tard elle apprit là que la chaussée est à la fois errance et envolée, les bancs avec et sans, les portes prochaine fois et autrefois, les fenêtres grillage et nuage, les ponts amour et mort, et les places tourments où tournent tous les temps, tours où mentent les amants. Sa ville, elle l’épela en même temps que sa vie. La langue qui courait dans les rues était son souffle même. Lui manquait-elle vraiment ? Il lui semblait qu’elle ne l’avait pas quittée, qu’elle ne la quitterait jamais. À présent elle n’était qu’un bout de ville bleue logé dans une ville rose. Ses côtes et son âme en étaient la cathédrale de dentelle et marronniers en fleurs, qui s’était détachée, avait glissé dans le fleuve et avait navigué, navigué de fleuve à ciel, de ciel à fleuve, de ville en ville, jusqu’à cette ville-là où une lumière rose tombait sur ses vitraux bleus…
C’est très beau, et plein d’étincelles, comme toujours.
« Le premier fleuve qu’elle vit, ce fut son fleuve et il devint le fleuve. La première pierre qu’elle vit, ce fut sa pierre et elle devint la pierre. La première église qu’elle vit, ce fut son église et elle devint l’église. »
Il n’est pas anodin de naître à Paris. C’est une ville qui mieux que d’autres – que presque toutes ? – sait voyager « de fleuve à ciel ».
La ville qui m’a vue grandir, c’est Lyon. Deux cours d’eau, deux collines. Ni la cathédrale Saint-Jean, ni la basilique de Fourvière, ni l’humble église de Saint-Joseph-des-Brotteaux où je fus baptisée ne devinrent pour moi l’église. Mais le Rhône, qui emmène dans ses vagabondages sa petite soeur la Saône, oui, le Rhône, qui dévale en riant des glaciers alpins et court vers notre mer, chevauché par le Mistral, oui, il est pour moi le Fleuve.
Merci Joséphine.
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Merci à toi. Je ne suis jamais allée à Lyon, j’aime la découvrir par tes mots. Et tu mets la majuscule à fleuve… j’hésitais justement de mon côté, j’avais peur de rendre l’église ou le fleuve trop conceptuels et désincarnés avec la majuscule, en même temps cela souligne leur caractère originel et universel.
Evidemment la ville bleue est Paris. J’aurais pu intituler mon texte « Paris, je t’aime », mais à part la niaiserie je crois que c’est déjà pris 😉 C’est vrai que cette ville a la particularité de naviguer de fleuve à ciel, je ne l’avais jamais distinguée comme telle… Un regard extérieur est toujours révélateur.
Et la ville rose est italienne. On ne peut pas dire que Berlin soit rose ! J’éclate de rire rien qu’à l’idée.
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Berlin rose ! 🙂 « A part la niaiserie » ! 🙂
Blague mise à part, Lyon vaut vraiment, vraiment le détour (dit-elle en toute objectivité). Une ville romaine de toute beauté. Elle a notamment cet avantage sur Paris (héhé) de véritables collines qui lui donnent un aspect un peu encaissé. Je raconte encore ma vie : j’ai vécu dans un douzième étage et par temps clair, on pouvait deviner, très loin, le scintillement du Mont-Blanc qui semblait vibrer à mi-ciel. J’étais très jeune. Parfois je me demande si je l’ai rêvé, mais les parents me disent que c’était vrai.
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Je ne manquerai pas de la visiter 🙂
Nos origines façonnent notre perception. Rien que d’avoir grandi en ville et pas à la campagne, ça ne donne pas la même perception des profondeurs, des superpositions, des hauteurs et des angles. Tout se découpe différemment.
À part Paris, je ne me suis sentie vraiment chez moi, avec la ville comme prolongement de mon corps et de mes rêves, qu’à Lisbonne, or Paris et Lisbonne se ressemblent, elles sont ravissantes au sens fort – elles ravissent par leur raffinement.
Et toi, tu te sentais chez toi en Angleterre ?
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Je me sentais française en Angleterre. Mais l’Angleterre m’a changée, comme je suppose que Lisbonne et la Sardaigne t’ont changée. Mon rapport aux choses vivantes a été bouleversé. Le respect des Anglais pour les insectes et les araignées, par exemple, m’a beaucoup étonnée au début. En me changeant, l’Angleterre s’est approprié une partie de moi : une partie de ce que je suis désormais appartient à l’Angleterre. C’est aussi là-bas que je suis devenue mère. Je le racontais dans un billet écrit au moment de quitter Canterbury, il y a deux ans : on laisse dans les lieux où on a vécu une version de soi. La jeune maman avec sa poussette rouge, je n’ai pas pu l’emmener avec moi en rentrant à Paris. De même que la jeune prof qui commença sa carrière dans les collèges de la banlieue parisienne est encore quelque part, dans un wagon de RER. Incarnations successives, deuils successifs.
Mais ta question touche à des choses beaucoup plus profondes / intéressantes. Où se sent-on chez soi ? De quoi est constitué le sentiment de l’appartenance ? Etc…
« Nos origines façonnent nos perceptions ». J’aime les plantes avec la violence et l’empressement d’une fille des villes qui n’a appris à les nommer que tard. J’aime les îles du Nord avec la violence d’une fille du Sud. J’aime la Méditerranée avec le désir fou de quelqu’un qui a grandi au Nord de Valence, la porte du Sud. Et pourtant, mon désir n’a rien à voir avec une soif d’exotisme. Seulement, c’est l’exil / le manque / la distance / la différence, qui définissent ma façon d’aimer les lieux, qui me font me tendre jusqu’au point de rupture. Or c’est dans ces lieux d’où je ne suis pas, dans ces lieux rêvés comme tu le dis, mais que j’ai mystérieusement reconnus, que je m’enracine.
Je parle de distance… Mais au fond, la Grèce et le Japon, qui sont mes pôles magnétiques, étaient présents dès le départ, dans les livres et les dessins-animés de mon enfance. C’est là qu’est donc ma patrie. Quand j’ai lu Camus, en seconde, j’ai cru que ma tête explosait tant je reconnaissais et pensais comprendre tout ce qu’il disait. Et il était absolument évident que sa pensée était un fruit de la Méditerranée. (J’ai frissonné en le rencontrant au détour d’une de tes nouvelles).
Bien plus tard, j’ai découvert que ma mère avait écrit une thèse de doctorat sur la Méditerranée dans les oeuvres de Camus, Gide et Montherlant… Tu le crois, ça ?
Pardon, ce commentaire est trop long et trop personnel. Il suffit que tu poses une question pour que les mots se mettent à bouillonner.
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C’est incroyable comment tu as trouvé ton origine dans des endroits où tu n’étais pas encore allée, comme si tu étais par naissance une exilée. Je ne connais pas du tout ce sentiment. Que chez moi soit ailleurs, un ailleurs à rejoindre.
Par contre j’ai la même impression d’incarnations successives, et j’essaye de les éviter où que je les aie laissées, elles me peinent seulement d’être passées… Paris en est plein…
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Je n’avais pas conscience que j’étais étrange en cela. C’est la même chose en amour, d’ailleurs, je pense que l’anglitude (!) de mon mari a beaucoup joué.
Je comprends, moi aussi elles me peinent… Et certaines me paraissent si lointaines que je ne les reconnais presque pas, ce qui est douloureux aussi (à Lyon, par exemple).
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À l’inverse, je crois que mon amoureux, bien qu’étranger, soit le seul être qui vienne de la même planète que moi (avec une amie, Camille, à qui j’ai justement dédié la nouvelle L’étrangère). Alors que nous ne parlions pas la même langue, il était le premier à me comprendre. Oh comme c’est bateau. 🙂
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Bateau, je ne crois pas. Dans les livres, on rencontre ce genre d’amour, mais la réalité est souvent moins romanesque ! C’est beau !
Mon mari et moi sommes très différents. Mais il est profondément intuitif et me connaît peut-être mieux que moi-même. Après, c’est moi qui suis allée le chercher. J’ai envoyé une lettre d’amour, hahaha ! Ridicule, mais ça a marché.
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La lettre, on ne peut plus romanesque et romantique !
C’est lui qui m’a cherchée – pour mon étrangeté m’a-t-il dit plus tard…
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On retrouve ce que tu m’as raconté ce matin ! 🙂 C’est très beau de s’entendre dire ça, tu as de la chance ! Mon mari était venu discuter de Jean Chrysostome (une technique de drague comme une autre, n’est-ce pas) mais ensuite, il devait aller travailler à l’étranger, alors il s’est dit que tant pis. Alors j’ai écrit ma lettre. Une vraie ado.
Aujourd’hui, son irlanditude (!) a été reconnue par l’ambassade d’Irlande (avant il n’était que britannique). On fait du recel de passeports chez nous. 😉
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En effet ça vous fait au moins quatre nationalités à domicile !
Pour les techniques de drague, j un ami qui est passé de l’étude des abeilles à celle des tumeurs, il me disait justement comment cela coupait court à tout flirt parce que les filles commencent à lui parler de deuils et de maladies dans leur famille alors qu’avant elles étaient passionnées par la fabrication de la ruche ou la production de miel….
Pour l’étrangeté, cela m’a plu parce qu’on cherche tellement à se conformer et quelqu’un vient pour dire en fait je t’aime justement pour ce qui sort de la norme, brise les lignes.
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Oui, précisément. Et ça me rappelle notre échange sur l’amour « inconditionnel » qui ne fait pas attention à ce que nous sommes vraiment. Oui, tu as de la chance ! J’aurais adoré qu’on me dise cela, qu’on me voie assez pour remarquer la richesse de l’étrangeté. Mais peut-être est-il bon qu’on ne m’ait rien dit de tel, j’aurais pris la grosse tête. 😉
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Pour être honnête, il y en a qui m’ont dit cela, mais c’était des filles. 😉
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Les hommes, aussi, parlent moins de ces choses-là. Le mien a une manière nue, innocente et désarmante de manier les mots, profondément émouvante, comme de la vérité qui n’aurait été corrompue par aucune littérature, au sens négatif du terme (la fille complètement amoureuse…)
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Hahaha, oui ! 🙂 Oh, tant et tant de choses amères à entendre sur l’amour ou plutôt le couple ! Te lire, ça fait du bien. 🙂
Mon mari est très atypique et je ne sais pas si beaucoup de femmes s’en accommoderaient au quotidien, mais si tu aimes l’originalité et une forme d’intelligence aussi vive que surprenante… Une de ses ex (italienne, d’ailleurs), en a conclu qu’il était un génie. Je me suis gardée de ce genre de conclusion. 😉
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Oui, il ne vaut mieux ne pas trop les/se prendre au sérieux. Le rire et le jeu, je crois que c’est la meilleure manière de ne pas tourner à l’aigreur et à la rancoeur que les gens critiquent si souvent dans le couple.
Entre lui et moi, c’est à qui sera le plus bizarre…et au quotidien je suis une force de chaos et lui d’ordre, tant mieux il faut les deux pour faire un monde. 😉
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Hehe, chez nous c’est l’inverse (en général). J’ai été élevée dans une famille de maniaques du ménage, il faut me pardonner. 🙂
Je vais me coucher, encore merci de ce beau billet et de la conversation qui en est née ! Bonne nuit Joséphine. ❤
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Bonne nuit Quyên !
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Par ailleurs, ton commentaire n’est ni trop long, ni trop personnel, simplement passionnant, un billet de blog à lui tout seul.
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Je crois que presque tous mes billets de blog vont maintenant commencer par « Pour répondre à Joséphine »… 🙂 Tu es l’inspiration même !
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Tu la trouves très bien toute seule dans tout ce que tu aimes, les visages, les paysages, les livres…. Et je suis heureuse d’en faire partie.
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Nous sommes tous enracinés quelque part. Où que l’on aille, où que l’on vive ensuite, on porte en soi le pays, la ville, le quartier, la rue qui nous a vu naître.
J’aime beaucoup la continuité que tu suggères avec les répétitions si belles qui créent le lien, l’habite. Le fleuve, l’oiseau, la couleur, la pensée… La fluidité des mots qui dansent et le sentiment éthéré que dégage le texte pourtant ancrée dans une réalité, sont réellement beaux.
Merci pour cette belle lecture.
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Merci à toi ! Oui, la réalité se déréalise, elle pénètre mieux en nous ainsi. Je dis Paris et l’Italie, mais c’est Paris et l’Italie tels que je les rêve, une ville bleue et une ville rose.
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On façonne nos villes avec le regard qu’on leur porte. 🙂
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Comme c’est beau et envoûtant, Joséphine !
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Merci Aldor ! Je suis heureuse de vous retrouver, vos deux dernières improvisons m’ont beaucoup plu, je suis tellement d’accord avec vous que je ne saurais rien ajouter 🙂
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En fait, les trois dernières, car je viens d’écouter celle d’aujourd’hui !
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Juste une chose, sur Lyon. Je me souviens de mon sentiment de fierté parce qu’elle fut la capitale des Gaules. Et parce qu’elle commande l’accès aux Alpes et à la Méditerranée. Puissante comme le poing de l’Empire, dans mon imagination.
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🙂 je n’ai jamais eu de fierté pour Paris… peut-être parce qu’elle est aussi louée que critiquée… mais un amour irréfléchi comme pour une mère nourricière, nourrissant surtout de beauté, et cette impression petite que Paris était la France, que la frontière était sa périphérie et tout le reste l’étranger même chez mes grands-parents dans le Périgord, le Limousin ou la Beauce. Patriote à la manière ancienne, quand on identifiait le pays à son clocher 😉
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Très parisienne, aussi, diraient les provinciaux comme moi, cette idée que Paris est la France ! 😉
Mes oncles, à Strasbourg, disant quand ils quittaient l’Alsace : « On va en France. »
Rome est encore très présente à Lyon, on la sent partout, et la proximité avec l’Italie, de l’autre côté des montagnes. En t’écrivant, je redécouvre que j’aime cette ville. Mais Paris, c’est Paris, comme je te comprends !
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Oui je sais que c’est justement cette identification de Paris à la France qui est critiquée par le reste de la France depuis quoi ? Louis XIV ? Mais je n’y peux rien… Et j’étais petite.
Intéressant pour tes oncles, en même temps la pauvre Alsace qui passe d’un pays à l’autre… Cela ne favorise pas le sentiment d’appartenance.
Et tu me donnes très envie de découvrir Lyon, je comprends mieux aussi ton attirance pour le Sud puisqu’il était à ta porte mais hors de ta portée.
Pour Paris, je l’aurais aimé s’il n’avait pas été Paris, seulement parce que j’y ai appris le monde, c’est pour ça que je ne le nomme pas dans le texte, le nom porte trop de splendeur – ou de saleté 🙂 – de préconçu en tout cas.
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Bon, pour faire vraiment ma parisienne, j’ajouterai que personne ne connaît Paris comme ceux qui y sont nés – j’ai entendu l’inverse, comme quoi en y venant tardivement on connaît mieux sa chance et en profite davantage, pas convaincue. La ville est notre chair même. Je me rappelle qu’enfant ma terreur était que Paris soit bombardé. J’en faisais des cauchemars. Ç’aurait été être amputée, ou défigurée. Je rêvais aussi de Paris submergé ou Paris déserté, mais de manière enchanteresse – la ville était mon royaume miroitant. 🙂
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Oui, je ne connais pas ce sentiment d’identification à une ville. Mais je suis née dans un bled perdu et sans intérêt, quelque part en Normandie, alors…
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Oh où ? Je connais bien la basse normandie. Ma remarque était un peu bête et polémique. Mais quand tu nais à Paris, tu es un peu dépossédée de ta ville par… tout le monde, car tout le monde a un avis sur elle. Et c’est joli aussi.
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Gruchet le Valasse, célèbre pour une histoire de meurtre à la josacine, je crois. Hum…
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Et je comprends ce que tu veux dire au sujet des prétentions de tout le monde de connaître Paris.
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Je crois qu’une des phrases les plus insupportables et répandues est « c’est le meilleur (terme au choix : restaurant, bar, libraire, macaron) de Paris ». Comme si quelqu’un avait vraiment tout essayé….
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Soupe publicitaire, comme disait mon amie Chloé dans je ne sais plus quel fil de commentaires… Pourquoi n’entend-on jamais personne vanter le meilleur macaron de Gruchet-le-Valasse ?
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Ahahah.
Voilà qui a du cachet. C’est pittoresque, et peut-être empoisonné…
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Mais du coup, au sujet des villes natales, je suis stupidement et secrètement (enfin, plus tellement maintenant, du coup) fière d’avoir eu mes enfants à Canterbury, alors que la maternité a fermé et que les femmes doivent aller accoucher à Ashford ou Margate (un peu comme si on devait naître à, je ne sais pas moi, je ne veux vexer personne, au lieu de Paris).
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J’ai lu que tu l’avais fait chez toi, en toute indépendance. J’en suis impressionnée…
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Haha, je n’aurais jamais fait cela en France, jamais, et d’ailleurs personne ne me l’aurait proposé. Mais bon, c’est l’Angleterre, enfin, un très long sujet. Un autre rapport à la médecine, à la grossesse, etc.
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Je ne sais ce qui est le plus émouvant et enthousiasmant ici, tes textes (magnifiques, ces villes colorées et animées – j’allais écrire « habitées » ! pfuuu ! ) ou vos échanges qui s’entrecroisent !
Enfin, si je sais : les deux !
🙂
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Merci, on poursuit notre pensée en ricochets et cela fait de jolis ronds dans l’eau, c’est aussi ce que tu as initié avec l’agenda ironique, vraiment une très belle découverte. Son itinérance me plaît, cela subvertit toute autorité et lui donne un petit côté saltimbanque. 🙂
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le petit côté saltimbanque de l’agenda ironique 🙂 je n’aurais pas su le dire mais c’est bien ça : un petit cirque, un manège forain qui-est-passé-par-ici et-repassera-par-là… et peut-être, j’espère, seras-tu la madame-loyale de son numéro d’équilibriste 🙂
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Superbe texte sur le lieu qui te fonde, qui a façonné ton regard, si personnel et si voyant, sur le monde.
Pour ma part, j’ai un peu souffert de grandir dans un lieu objectivement très laid que j’ai eu hâte de quitter. Mais dans cette zone industrielle et chimique, il y a eu de telles rencontres et tant d’amour, que je pardonne la laideur et je porte mon regard vers toutes les autres lignes au loin, construite, forte, emplie, pleine de ceux qui m’accompagnent encore, et qui ont grandi comme moi au milieu des fumées suspectes.
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Tu sais, j’ai vécu à Feyzin une année (nous déménagions souvent) – la seule où nous avons eu un jardin. Les fumée suspectes, je connais ! 😉 Pourtant cette maison où j’ai eu 10 ans est celle que j’ai le plus aimée.
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Il y avait un jardin… voilà Tout 😀 Et les souvenirs du cœur ne valent-ils pas tous les paysages?
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Merci !
Pour moi situation inverse, esseulée je me suis attachée aux lieux, aux paysages plus qu’aux visages, ils recevaient mes confidences et déjà mes histoires.
Mais peut-être ton lieu d’origine recelait-il ses beautés, moins conventionnelles. Je crois que nul endroit en est complètement déserté.
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Oui, tu as raison: il y avait les lumières de l´usine la nuit, au pied des montagnes…. cela me fit d’avoir rêver, puis, apres une intervention à l’école sur les risques chomiques, elles m’apparurent t comme une menace sourde…Je les contemplais toujours, inquiètes…
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Et, surtout, Lyon était à côté, je m’y suis sauvée. À Nantes aussi.
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Tiens, Frog a écrit deux textes magnifiques sur Lyon, suite à celui-ci. Mais tu dois le savoir déjà 😉
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Oui j’ai tant aimé aussi!
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Je n’ai pas encore écrit « ma » ville, mais en voilà une qui nous arrive d’outre l’eau : https://carolinedufour.com/2017/05/23/folle-delle/
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Merci ! Je vais aller l’explorer 🙂
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Attention, blog riche ! l’exploration peut prendre du temps 🙂
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